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– Sortir de chez soi en journée et se faire accoster 20 m plus loin par un groupe d’hommes, puis devoir repasser devant ce même groupe 2h plus tard, et se faire interpeller et siffler jusqu’à avoir atteint la porte de l’immeuble.
– Devoir attendre quelqu’un plus d’1h devant la gare, seule, sans téléphone et se faire reluquer et accoster par une bonne douzaine d’hommes, les uns après les autres, y compris des «agents de sécurité».
– Entendre un «Hé mate-moi ce qui arrive là !» en passant devant un bar en plein après-midi.
– Devoir détourner la tête en passant devant un groupe de jeunes au regard insistant.
– Faire semblant d’être au téléphone en rentrant tard le soir, pour dissuader quelconque approche.


Combien de fois vous avez vous aussi vécu ce genre de situations ? A croire que c’est devenu une normalité (c’est d’ailleurs ce que certaines femmes pensent) !

Ca fait depuis quelques temps déjà que j’essaie de participer à la mobilisation contre le harcèlement de rue, qui commence à se répandre un peu partout sur internet, et même dans notre entourage.
Toutes les situations citées plus haut sont des situations que j’ai vécues, plus ou moins souvent et à des degrés différents. Il y en a eu d’autres mais je ne vais pas vous en faire une liste exhaustive (ça deviendrait un peu ennuyeux et répétitif pas vrai ?).
Certains ou certaines en lisant ces différents exemples se demanderont sûrement comment j’étais habillée, quelle était mon attitude, dans quel type de lieu ou ville ça m’est arrivé et quel genre de fille je suis pour susciter des comportements pareils… Eh bien figurez-vous que peu importe que je sois en jupe, en pantalon (moulant ou non), avec un manteau ou un débardeur, les comportements restent les mêmes. Et je ne suis pas non plus du genre à rouler des mécaniques lorsque je marche dans la rue, ni à lancer des regards caramel mou en direction de la gente masculine…
Quand bien même ce serait le cas, est-ce que ça serait une raison pour me manquer de respect NON !
Et pourtant, lorsqu’une femme se fait agresser dans la rue, on commence souvent par demander comment elle était habillée, et tout à coup, une simple jupe devient un motif valable pour accosterharceleragresser, voire violer. Et lorsque je dis ça, c’est aussi pour montrer que non les hommes ne sont pas les seuls concernés, car on entend aussi souvent d’autres femmes dire « qu’elle l’a bien cherché celle-là » ou « qu’en même temps si elle ne s’habillait pas comme une pute… » (eh oui le slut-shaming ça vous dit quelque chose ?).

J’ai envie de dire : « Mais alors on a plus le droit de montrer ses genoux ou ses épaules ? Ni de sortir seule ? Et encore moins le soir alors! » MAIS NON ! Puisque peu importe la tenue et le contexte, il y a toujours un certain nombre d’hommes pour nous faire regretter de nous trouver là, pour nous faire regretter d’être une femme simplement. Et que même en jogging, ceux-là trouveront toujours un truc pour nous humilier… Oui, il m’est souvent arrivé de regretter de ne pas être un homme, de me dire que tout aurait été différent si je n’avais pas été une femme, un peu triste non ?

J’ajoute que contrairement à ce que j’entends souvent, non ça n’arrive pas qu’à Paris, en banlieue ou dans les cités. Pour vous dire, je ne compte plus les fois où ça m’est arrivé dans les rues calmes de jolies petites villes bourgeoises de province, tandis qu’en un an et pas mal de séjours à Paris, en banlieue et dans le métro je ne me souviens que d’une fois. Et je précise, car j’ai lu des discours dignes du Moyen-Age, ça n’a absolument aucun rapport avec la couleur de peau ou l’origine de ces « harceleurs ».

Si aujourd’hui j’ai décidé d’écrire cet article, c’est tout d’abord car je n’en peux plus de subir et de voir d’autres femmes et jeunes filles subir ça, parce que j’en ai marre qu’on nous considère comme des morceaux de barbaque bien fraîche, et aussi parce que je me suis aperçue d’un truc un peu plus grave : mon entourage (et les hommes en particulier) ne se rend pas compte de tout ça !

En peu de temps j’ai souvent été confrontée à des situations de harcèlement et à chaque fois j’en ai fais part à l’Ours, aux gens autour de moi pour qu’ils se rendent compte que non, ça n’arrive pas que dans les journaux, que non, il n’y a pas besoin de porter tel vêtement ou d’avoir telle attitude pour ça. Parce que si on subit sans en parler, alors on ne pourra jamais faire changer les choses. Les hommes de mon entourage à qui j’ai parlé de tout ça ne se doutaient pas que le harcèlement de rue était si courant, normal : lorsqu’une femme marche dans la rue accompagnée d’un homme on la laisse tranquille. Bien sûr qu’on ne m’a jamais accostée les fois où je sortais en ville avec l’Ours ! Et puis ils ne prenaient pas ça au sérieux, certaines femmes non plus d’ailleurs, et il est assez dur de leur expliquer et de leur faire comprendre que si, c’est important.

Ce qu’ils ne savent pas non plus, c’est ce que tout ce harcèlement engendre, est-ce que c’est normal qu’à cause de ce genre de comportement une femme se sente obligée de ne plus porter ni jupe, robe, ni chaussures à talons, de ne plus arborer aucun attribut féminin (car oui il y en a des femmes qui sortent en jogging, en cachant toute trace de féminité pour être tranquille), d’éviter de sortir le soir, ou alors accompagnée, qu’elle ait peur lorsqu’elle est seule, bref, qu’elle vive dans la crainte et se prive de certaines de ses libertés ? Tout ça parce que certains hommes ne savent pas se contrôler ? Pour moi on est loin de la libération de la femme qui a été si dure à obtenir.

Mais du coup le fait qu’on commence à beaucoup en parler suscite des réactions du genre : « Ca y est encore un nouveau truc ! » ou « Comme si ça datait d’aujourd’hui ! » ou encore « Maintenant on a plus le droit de parler tranquillement à une femme dans la rue sans passer pour un violeur ! ».
Alors premièrement : bien sûr que non ce n’est pas nouveau ! Mais c’est juste qu’on commence à en parler plus librement (parce que oui il faut bien le dire, il y a des femmes qui ont honte d’en parler, ce ne sont pourtant pas elles les coupables) et que c’est plus médiatisé qu’avant. Et deuxièmement : là je m’adresse aux hommes pour qui ce ne serait peut-être pas clair, entre parler à une femme dans la rue (qui d’ailleurs a le droit de ne pas répondre ou s’arrêter hein, elle a peut-être envie d’être tranquille qui sait…) et lui demander son numéro ou lui montrer à quel point son fessier fait ressurgir en vous votre instinct animal il y a une légère différence, et même une limite à ne pas franchir.

Pour finir, si j’ai écrit cet article, c’est aussi en guise de soutien à ma potesse de blog Lovebyjsi qui a écrit il y a quelques temps un article assez explicite sur le sujet et que vous pouvez lire ici. Puis le fait d’avoir un blog et un peu de visibilité sur internet est une bonne occasion de partager et de mobiliser encore plus de gens, alors si vous lisez cet article et que vous possédez un blog, n’hésitez pas à en parler vous aussi. Les femmes qui subissent ce harcèlement au quotidien n’ont pas toutes la possibilité de raconter leur expérience, ou de s’exprimer librement sur ce sujet… Mais nous nous pouvons alors faites tourner l’info !

Si cette cause est importante pour vous aussi n’hésitez pas non plus à partager sur les réseaux sociaux, à recommander à votre entourage et tout ça pour sensibiliser le plus de gens possible !

Après ce long article rédigé un peu à la va-vite par manque de temps et de connexion internet (il se peut donc qu’il y ait des oublis ou des confusions), je vous propose de réagir par commentaire, de donner vos expériences, votre ressenti en tant que femme et en tant qu’homme pour les rares qui passent par ici, libre à vous de compléter ou de critiquer mes propos. 

36 Comments

    • Justine Savinel Reply

      Merci à toi ma bichette, j’avais un peu l’impression de m’emmêler les pinceaux parfois! <3

  1. Pingback: T’es belle, grosse pute _ Tu me suces la bite ? | Lovebyjsi

  2. Super bien écrit, tu dis vraiment tout !
    Et oui, c’est vrai qu’en temps que femme on se fait souvent accoster dans la rue, même si parfois c’est de loin, qu’il n’y a pas de risque en soi, et que c’est gentillet, c’est un peu un problème quand même ce genre de phénomènes à répétition…
    Et je t’avoue que moi aussi, je flippe bien quand je marche toute seule le soir… :/

    • Justine Savinel Reply

      Merci, j’ai essayé de condenser un peu tout mais dès qu’on parle de ce sujet ça se bouscule dans ma tête ^^
      Même si comme tu dis il n’y a pas de risque en soi, on ne sait jamais si on doit se méfier ou non, ça peut arriver si vite…

  3. A 15ans, je n’ai pas encore droit aux remarques ou regards dérangeants des hommes dans la rue, mais j’avoue que ton article est très intéressant et attire l’attention sur un problème dont, en effet, on entend peu parler. Donc merci pour ce billet et ton opinion, qui laissent à réfléchir !

    Je t’invite à aller lire cet article, qui me semble en rapport avec le tien ! : http://www.gentside.com/insolite/il-enfile-un-leggings-et-accoste-les-hommes-qui-ont-regarde-ses-fesses_art59675.html

    • Justine Savinel Reply

      Tu as « de la chance » si on peut dire (et encore non ça devrait être normal) de ne pas être confrontée à ça, mais à ton âge il y en a aussi qui le sont, on est jamais vraiment à l’abris en fait. Mais je te souhaite de ne pas avoir à endurer quelconque sorte de harcèlement un jour :) merci à toi, oui j’ai lu cet article et vu la vidéo et sur le coup ça m’a bien fait rigoler d’ailleurs (même si le sujet est sérieux au fond). Et j’ai trouvé ces hommes piégés bien ridicules!

  4. Parfaitement vrai!
    Oh oui, faire semblant d’être au téléphone, ou être au téléphone pour de vrai, pour éviter de se faire accoster ! La dernière fois, j’étais au téléphone et il y en a quand même un qui s’est arrêté « eh tu veux que je t’avances »..

    • Justine Savinel Reply

      Arf moi qui ai toujours essayé de me convaincre qu’on ne viendrait pas m’embêter en restant le portable collé à l’oreille! C’est quand même grave de devoir chercher des stratagèmes pour être tranquille quand on sort…

      • C’est sur ! Non t’inquiète moi j’y crois encore, je pense que ça évite le pire …
        Puis aussi, je mets des jupes, mais bon je réfléchis quand même où je vais devoir aller dans la journée et si je serais seule :(

        • Justine Savinel Reply

          Oui j’en mets beaucoup aussi, j’essaie de faire attention selon les endroits où je vais mais je n’ai pas envie de devoir m’empêcher d’en mettre non plus parce qu’on risque de me siffler ou quoi. J’adore en mettre et pour rien au monde je n’arrêterai, parce que de toute facon c’est pas ça qui les fera arrêter.

  5. Je suis moi-même témoin parfois de ce genre de scène et j’interviens. Les médias et les politiques devraient s’intéresser au problème et prendre des mesures dissuasives pour ces comportements qui sont inacceptables.

    • Justine Savinel Reply

      En effet, mais reste encore à savoir quelles mesures prendre, comment dissuader ce genre de comportement sans devoir mettre des policiers ou des caméras partout…

  6. ton texte est juste magnifique!!!! et tu as bien fait de l ecrire!!! c’est jute penible pour vous les femmes d etre sillfées et touchée et autre atrocité!!

  7. Je lisais récemment un magazine féminin qui parlait de la parité hommes femmes dans un domaine : la guerre. C’est une femme qui s’exprimait dans l’édito, quid de l’engagement des hommes pendant la première et la seconde guerre mondiale. Des hommes qui ont vu leurs pairs ou amis partie en lambeaux de viandes, trouer par des balles, déchiquetés par des obus ; quand bien même ils n’en crèvent pas chaque nuit se réveillant avec des cauchemars horribles et répétitifs dans le meilleur des cas. Sinon d’un stress post-traumatique SPT avec des jambes en moins, d’autres plus chanceux, un seul bras. Ils ont été des millions à s’engager pour défendre leurs femmes et leurs enfants. La femme de l’édito disait qu’elle verrait bien les femmes du femen, au seins nus, dans les tranchés en plein hiver dans la Meuse. Parce que si aujourd’hui il est si important de changer le numéro de sécurité sociale, c-a-d le 2 pour femme au lieu de 1 pour homme, parce que ça fait trop secondaire, ou les livres de maths parce que les fonctions sont féminines, on oublie facilement le passé pour tous ces cadavres empilés : 52 000 000 de morts dont 9% de souffrance féminine. Je ne sais pas pourquoi j’écris tout cela. Pour les consciences, pour les élever. Je suis depuis tout petit pour l’égalité des hommes et des femmes sans trop savoir pourquoi. Mais je ne comprends plus certains combats, qui ne ressemblent plus à ce que j’aspirais de meilleur pour la condition féminine. Il ne s’agit pas de pouvoir se laisser pousser les poils et de devenir aussi con que les hommes, alors que les femmes sont à, à mon sens, la part la plus réussie du genre humain. Il faut se battre pour le respect, l’égalité salariale, le droit des femmes dans les pays moins développés, le harcèlement sexuel, la violence conjugale mais bordel, pas parce que des crétins aux couilles remplies vous sifflent ! Dans ce genre de cas on passe outre, et quand ça va trop loin, il existe de hautes autorités pour leur broyer les os.

    • Justine Savinel Reply

      Je ne comprends pas l’utilité du cours d’histoire en début de texte, ces données-là on les connait, en revanche le nombre de fois où une femme se fait emmerder dans la rue dès qu’elle sort de chez elle on ne le connait pas vraiment, c’est aussi pour ça que j’ai écris cet article, pour faire prendre conscience que ça existe, et que non ce n’est pas un combat inutile, que ce n’est pas juste un petit sifflement comme ça de temps en temps, et parce que nombre de femmes n’en parlent pas puisque peu de gens prennent la chose au sérieux et les écoute. Je ne suis pas sûre de comprendre encore une fois, mais j’ai l’impression que dans votre commentaire vous mettez cette histoire de livre de maths ou de carte d’identité et le harcèlement de rue au même niveau, non? Vous parlez aussi de se battre pour le respect et de lutter contre le harcèlement sexuel, mais il me semble que de se faire insulter, draguer lourdement, siffler, toucher dans la rue (ou même les lieux publics peu importe) c’est tout sauf du respect, non? Et je peux affirmer aussi que le harcèlement sexuel et le harcèlement de rue sont très proche puisque ce dernier désigne aussi les attouchements voir les viols. Alors je ne pense pas qu’il faille rabaisser à un simple sifflement de la part d’un homme qui ne sait pas contrôler ses hormones. D’autant plus quand un sifflement auquel on répond par l’ignorance, est suivi d’insultes voire plus. Alors oui il y a déjà des tas de combats, certains étant plus importants peut-être mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas se battre pour ça, vous ne vous en rendez sans doute pas compte, mais outre ce sifflement comme vous dites il y a tout un tas d’autres choses qui se cachent derrière. Oui parce qu’une femme qui subit régulièrement ce genre de comportement peut finir par redouter de sortir dans la rue, aller jusqu’à éviter de porter certains vêtements (il y en a qui ne portent plus ni jupes/robes, ni talons, et n’affichent plus aucun attribut féminin pour ne pas attirer l’attention), éviter parfois aussi de sortir le soir et finit par psychoter au moindre truc. Moi par exemple chaque fois que je rentre à pied de nuit, j’appelle ou fait semblant d’appeler quelqu’un au téléphone pour qu’on me laisse tranquille, d’autres ne sortent jamais sans une bombe lacrymo, d’autres encore investissent même dans un taeser… Parano? Pas forcément… Alors oui il me semble important de se battre contre ce harcèlement de rue, et aller se plaindre aux hautes autorités comme vous dites n’est pas forcément une solution, allez expliquer ça dans un commissariat, ils vont bien rire. En tout cas moi je n’ai pas envie de passer outre, je n’ai pas envie de courber l’échine devant eux et je ne vois pas pourquoi je le ferai, d’autant plus que des crétins comme vous dites, il y en a énormément et partout.
      Pour finir, ce n’est pas parce que je parle du harcèlement de rue, que je ne pense pas aux autres combats, mais si personne ne dit jamais rien, alors ça ne fera qu’empirer et tous ces cons pourront continuer de nous empêcher de sortir tranquillement.

    • Corentin, le harcèlement subi par les femmes au quotidien dans la rue et autres lieux publiques, c’est du harcèlement sexuel, donc oui comme tu le sites il faut aussi se battre contre.

  8. .. très bien écrit, beaucoup de mes amies et des filles de ma famille en on souffert et en souffrent, surtout à Paris c’est infernal et je comprends votre ressenti, j’ai même une amie qui a quitté Paris pour Londres car elle n’en pouvait plus de se faire insulter dans la rue lorsqu’elle ne répondait pas .. alors bon courage et n’hésitez pas à vous mobiliser les filles .. Jean-Roger

    • Justine Savinel Reply

      Malheureusement il n’y a pas qu’à Paris que ça arrive! Il m’est plus souvent arrivé de vivre ce genre de situations dans les rues de petites villes de province qu’en région parisienne où j’ai pourtant vécu pendant un an, ayant environ 3h de transports en commun par jour. En tout cas merci, en effet on hésite pas ;)

  9. Bien dit ma Ju’!
    Mais tes mots restent, à mon goût, encore trop gentils par rapport à la situation.

    Le seul endroit où je n’ai pas vu ce genre de comportement (pour le moment) c’est la où je passe mes vacances ! Au pire y’a des échanges de regards mais c’est tout, et la-bas, tu passe quand même de bonnes parties de la journée quasi’ à poil…

    • Justine Savinel Reply

      Je sais, je suis restée assez modérée dans mes propos mais je n’avais pas envie de jouer les poissonnières qui gueulent sur le marché pour nous vendre leur morue (belle métaphore n’est-ce pas?) :p j’ai préféré essayer d’expliquer calmement plutôt. :) j’avoue que là où je suis c’est pareil, il y a même des nanas qui font du topless et personne n’en a rien à carrer. :p

  10. C’est un très bel article, tu as tout dit ! Il faut vraiment que ça cesse car c’est vraiment insupportable. Ils n’ont plus aucune barrière, même sur mon lieu de travail j’y ai droit…!

    • Justine Savinel Reply

      Merci! Si c’est sur ton lieu de travail alors tu peux faire quelque chose, il y a des recours (je ne sais pas lesquels mais il y en a)! Courage en tout cas!

  11. En tant qu’homme je suis obligé de me sentir coupable à la lecture de cet article, après je pense que chaque situation est différente. Il y a ceux qui aime ou idolâtre la beauté féminine et qui ne peuvent s’empêcher de « mater ». (J’en fais partie) En ce qui concerne les insultes ou les agressions ce n’est que l’aboutissement de la première situation, faites par des individus qui au lieu de se contrôler, laissent leurs pulsions animales les gouverner. Pourquoi ne se contrôlent ils pas ? est-ce de leur entière responsabilité ? Est ce que l’influence des « médias » et l’environnement social dans lequel a grandi l’individu joue un rôle important ? Est ce tout simplement notre société qui est malade ? Les jeunes filles (sans faire de généralité) sont attirés par les bad boy et trouvent ringard le garçon timide et romantique (ce n’est qu’un exemple, il y a également des contre exemple évidemment !)

    bref, ces débats sont complexe et inquiétant mais ont le mérite de me passionner.

    • Justine Savinel Reply

      Je suis d’accord avec toutes les questions que vous posez, c’est vrai que l’influence des médias peut être en partie responsable et j’ai comme l’impression que notre société n’aide pas à arranger les choses. Quand bien même je ne comprends pas pourquoi certains ne peuvent pas se contrôler (j’ai souvent entendu dire que c’était une question d’hormones, que c’était comme ça et que les hommes n’y pouvaient rien, pourtant il y en a aussi beaucoup qui arrivent très bien à se contenir…). Et je ne suis pas sûre de comprendre le rapport entre ça et le fait que certaines filles/femmes aient une attirance pour les bad boys? Simple question hein, je ne remet pas cette idée en cause, mais je ne comprends pas pourquoi cette attirance pourrait amener les hommes à se comporter de la sorte. Ils sont bien assez intelligents pour savoir que les insultes n’attirent personne…

  12. C’est tellement vrai ce que tu racontes, j’habite dans une ville tranquille et j’en ai ras-le-bol de sortir de chez moi la peur au ventre. Dès que je m’habille un peu joliment (même pas sexy ! Juste jolie) je finis toujours par me sentir mal et sale (comme si je faisais exprès de les exiter ces cons !). J’en ai assez de regarder le sol ou de fixer droit devant moi pendant que je sens des regards insistants ou que j’entends des paroles déplacées. Rien de bien méchant (pour l’instant) mais insupportable à la longue. C’est sur quand j’ai un jean dégueux ou que mon copain m’accompagne, il n’y a jamais de problème… de là à devoir passer ma vie sous tutelle ou être vétue 24h/24 en crado ! Le pire c’est qu’il n’existe aucune bonne réaction : si tu ignores tu te fais insulter, si tu souris tu donnes ton accord pour te faire tripoter, si tu gueules tu te fais violenter. Tu as raison d’en parler, trop peu de gens en ont conscience, ce genre de comportement n’a pas sa place dans une société qui se dit civilisée.

    • Justine Savinel Reply

      C’est exactement ça, on finit par devoir marcher vite, en regardant toujours droit devant soi ou par terre et en faisant limite la gueule pour ne pas attirer l’attention, même si ça ne suffit pas toujours. Quand je marche en jupe et que je passe devant des hommes qui me regardent j’ai limite envie de tirer dessus jusqu’à ce qu’elle m’arrive sous les genoux, mais non, hors de question!

  13. male embouché Reply

    Bon bon bon, j’ai bien tout lu ici, puis la section commentaires, ce fut édifiant.
    Ce qui m’amène a poster un commentaire ici ce sont les reactions que j’ai pu lire sur le facebook d’une pote ayant partagé ton article.
    Pour faire les choses dans l’ordre, precisons que j’ai apprécié ton article, tant dans le fond que dans la forme (ce n’est pas si mal ecrit pour quelqu’un ayant fait ça a la va vite :p );
    j’ajouterais qu’étant certes un homme, je n’en demeure pas moins humain et partage donc l’indignation, la détresse même parfois, qui peut toucher mes autres camarades humains plus souvent feminins. Oui je suis conscient que les femmes sont plus souvent victimes d’abus, de harcelements, maltraitances et tout cela a tous niveaux et toutes echelles, c’est un fait que j’ai assimilé comme situation « normale » (dans le sens de « norme », répandu donc ) mais que je n’accepte pas pour autant, car je ne conçois pas que l’on puisse avancer en demeurant aussi brutaux, en demeurant suffisament bestiaux pour nuire a notre propre race humaine dans son ensemble.
    Car oui les attitudes ou commentaires déplacés, les actes violents sous diverses formes, sont autant de freins a l’evolution de l’humain en général, mais ce qui est encore plus grave c’est que non content de s’appliquer ces choses nefastes a nous memes, on vise plus souvent un groupe en raison de son sexe, et ça c’est gravissime, on affecte tout un pan de l’humanité et donc on handicape celle ci dans son ensemble !
    Pour risquer une parabole hasardeuse, ce serait comme si un footballeur balle aux pieds devant les buts, il n’a plus qu’a courrir pour tirer et marquer, or le pied qui touche le ballon avilit l’autre pied, le blesse pour etre sur de garder le ballon sur lui, ouais c’est cool ce pied gardera le ballon, mais au plus on éclope l’autre pied, au moins on risque de marquer … (j’irais en enfer pour cette metaphore lol )

    Tout ça pour dire que je suis agreablement surpris de voir que nulle part ton article ne juge les hommes dans leur globalité, ni ne les exclus, ça prouve ta force, car c’est lorsque l’on est acculés que l’on peut devenir agressifs (ce que je reproche a certaines « feministes » qui me donnent plus l’impression d’avoir a faire a des politiciennes carrieristes cherchant « l’audimat » plus que des avancées ) et aveugle, savoir rester ouvert et enclin au partage et la discution, c’est tres noble (car j’ai cru comprendre que tu visais a communiquer autour du phénomene de harcelement de rue, et surtout a inciter a la discution autour de ce sujet)

    Je pense que ouvrir des discutions, susciter des echanges, meme avec les plus cons, c’est toujours plus productif que stigmatiser ou cogner sur les abrutis, c’est comme devenir dresseur de pokemon, « ça demande du courage » (oh mon dieu … ) bravo ! :)

    donc voila voila, « big up » de la part d’un inconnu, peace love et blablabla

    • Justine Savinel Reply

      Merci pour ce commentaire (et mes excuses pour la réponse tardive). J’aime beaucoup ta façon de voir les choses, de considérer les hommes et les femmes comme des humains (ce qu’ils sont d’ailleurs). On met trop souvent les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, en oubliant qu’on appartient tous à la même espèce et qu’en « blessant » les autres on se « blesse » soi-même et toute notre espèce…
      En effet c’était bien là mon objectif : expliquer et ouvrir à la discussion, plutôt que stigmatiser et acculer, faire réfléchir tout simplement. Enfin voilà, je ne sais pas trop quoi ajouter de plus à ton commentaire car tu as déjà tout dit (et j’ai bien rigolé de la référence à Pokemon, voilà voilà)! :)

  14. Bonjour,
    très bel article et je te remercie ( comme beaucoup de personnes j’imagine ) que tu utilises ton blog pour parler de ce sujet important mais cependant pour moi tu conclues par « je ne suis pas feministe » pourtant le feminisme c,’est vouloir l’égalité entre les hommes et les femmes alors pourquoi refuser de te catégoriser comme telle ?
    ( de plus, j’adore ton blog en général, je vais devenir une lectrice régulière )
    A bientot!

    • Justine Savinel Reply

      Hello, merci à toi! En fait si j’ai fini par cette phrase, c’est parce que dès lors qu’on commence à débattre sur ce genre de sujet, beaucoup s’insurgent en traitant celles (ou même ceux) qui essaient de se battre contre le harcèlement de « sales féministes », « féministes de merde » etc… Eh oui, aujourd’hui beaucoup de gens voient les féministes comme des personnes excessives, radicales, et le terme féministe est quasi devenu une insulte d’ailleurs. En écrivant cette phrase j’ai seulement voulu dire que je n’appartenais justement à aucune catégorie, que je voulais rester neutre, et devancer les personnes qui pourraient réagir de manière désagréable en employant ce terme comme une insulte. Que ce n’est pas parce qu’on veut lutter contre le harcèlement que l’on est féministe. Je suis pour l’égalité homme-femme mais je n’approuve pas toujours toutes les paroles et tous les combats des féministes donc je ne cherche pas à être considérée comme telle, je suis juste humaine, et je trouve ça humain de souhaiter que les hommes et les femmes soient égaux et s’entendent parfaitement, ce n’est pas forcément féministe pour moi.

  15. Bien dit!! Je suis tombée par hasard sur ton blog après avoir lu un article qu’Arnaud avait fait sur toi. Je comprends ce que tu ressens je n’ai pas mis récemment de talons à cause de cela.
    Au passage tu portes une très jolie robe et je trouve que tu as bon goût! Bises j’espère que nous aurons l’occasion d’échanger souvent!

    • Justine Savinel Reply

      Merci pour ton commentaire et pour le compliment ! :) Et j’espère moi aussi que nous aurons à nouveau la possibilité d’échanger, bécots !

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